"Et si nous parlions de formation professionnelle"

 
Préambule
1-03-2003
 


Nous venons de recevoir à Ségou-Breizh deux e-mail venant d'un Ingénieur qui a servi plusieurs années au Mali et qui souhaiterait aider à y développer des centres de formation professionnelle.
Aucune Association n'a le monopole de l'humanitaire ; aucune n'est détentrice de la Vérité sur les conduites à tenir en matière de développement des pays du Sud.
Aucune par ailleurs, à mon sens, ne doit se disperser sur trop de fronts et nous en avons déjà beaucoup à Ségou-Breizh.
J'ai demandé à l'auteur de ce témoignage ardent, que je rencontrerai sans doute bientôt, l'autorisation de le publier sur notre Site de Ségou-Breizh (loi Informatique et Libertés). Non seulement il me l'a donnée bien volontiers, mais dans un second message il m'a précisé ceci :

« Cela fait maintenant 5 mois que je digère l'avant projet monté avec Toumani SAKHO et que je cherche une façon de m'y prendre. Aujourd'hui, je sens que la solution est proche :

  • Monter un réseau en Bretagne / Mali=> Partager nos réseaux bretons maliens
  • Développer un portail Internet sur la coopération avec le Mali => Portail Bretagne-Mali (recensement des associations, des projets, forum de discussions, site bien référencé sur les moteurs de recherche, encadrer et communiquer des projets étudiants ).

Dans un tel cadre, je me sens plus en confiance pour aller présenter ce projet à quelques directeurs de lycées techniques, écoles d'ingénieurs, associations de jumelage et en discuter avec vous. Ainsi, je travaille depuis peu sur un dossier de présentation des CFPA Mali et des moyens d'aider, d'accélérer leur mise en place. Je développe en parallèle des sites Web sur les mêmes sujets. »

N'ayant pas possibilité ici de vous communiquer l'adresse e-mail de ce monsieur, j'invite ceux qui voudraient correspondre avec lui à lui adresser un premier message sous mon couvert (marquer en objet. Message à l'intention de T...H...).Je transmettrai.

Personnellement, j'ai beaucoup apprécié certaines des citations de l'initiateur malien des CFPA et le dynamisme que laisse deviner les deux correspondances reçues.

Il est bien évident qu'un pays ne peut se développer sans des moyens de formation professionnelle adaptés à ses besoins. Cela aussi fait défaut au Mali jusque dans le Secteur Santé dont nous nous occupons déjà. Il est bien évident aussi que des efforts dispersés tendant vers un même but nécessiteraient un minimum de coordination. Après quelques passages plus haut du second message, voici intégralement le 1er e-mail reçu :

 
 
Texte de l'Email
 
 

" Bonjour,

Tout d'abord, félicitations pour les projets que vous menés et la façon dont vous savez les communiquer sur internet...

Durant ma formation d'ingénieur, j'ai déjà pu me rendre à deux reprises au Mali et y réaliser deux stages de 3 mois chacun.
Durant l'été 2001, je suis parti pour superviser l'installation électrique du nouveau centre de formation professionnelle de Djénné. (Ce projet à été initié par le comité de jumelage coopération Vitré-Djénné).

A la fin de mes études, j'ai décidé de retourner au Mali pendant l'été 2002 afin:

- d'encadrer un chantier de jeunes pendant 3 semaines
- de mieux comprendre le rôle que je pouvais jouer
dans la coopération et le développement durable au MALI.

C'est ainsi que je me suis beaucoup intéressé à l'éducation professionnelle et découvert le fonctionnement des 3 CFPA présents à Koutiala (1996), à Djenné(2001), et à Markala(2002). J'ai passé 2 mois au côté d'un grand meneur de projet, Toumani SAKHO, qui est le promoteur de ces 3 CFPA.

Voici quelques un de ses mots qui vont je l'espère vous faire apprécier la philosophie projet de cet homme qui est à mon avis le partenaire idéal pour mener des projet au Mali:

"je ne passerai pas les frontières du Mali tant que
mon pays n'ira pas mieux",
"je cherche à valider un modèle de fonctionnement de centre de formation dans le cadre de la réforme de l'enseignement au Mali (programme national
PRODEC)...",
" mon seul problème est d'être pauvre dans un pays pauvre, mais j'ai dans la tête les stratégies qui marchent...",
"aujourd'hui je dois accélérer la mise en place des CFP mais c'est le matériel qui manque ici",
"grâce au fonctionnement du centre de Koutiala (pays de l'or blanc), nous avons pu construire le centre de Markala (grenier du Mali), aujourd'hui je dois me
procurer par tous les moyens les équipement de construction métallique, menuiserie, mécanique auto et maraîchage."
" Le slogan des CFPA est que ensemble, nous vaincront
l'oisiveté des jeunes dans le monde entier "
" si tu n'associes pas la production et l'éducation dans un même centre, tu as déjà perdu car tu as oublié l'autofinancement et la pérennité de ton projet, c'est
l'erreur qu'à fait notre gouvernement"
" Ca va marcher Inch Allah ! "
" J'aime trop les bretons, tous ceux que j'ai rencontrés au Mali sont de vrais travailleurs. "

J'ai alors quitté le Mali, un peu à contre cœur, pour trouver un emploi plus classique dans l'industrie. Mon projet aujourd'hui est de former un réseau en France (lycées techniques, entreprises) prêt à s'investir dans le développement des CFPA. Outre tous les enrichissements qu'apportent la participation à un tel projet avec un pays d'Afrique,
le but final est l'envoi de matériel indispensable mais difficile à se procurer au Mali. Pour une grande partie, ce matériel est récupérable ou obsolète en France. (ordinateur, banc d'injection diesel, machines d'usinage.).

Aujourd'hui, bien que persuadé que beaucoup de choses sont réalisables, je ne sais pas par où commencer ce vaste projet. C'est dans ce contexte que j'aimerai prendre un contact plus formel que ce mail avec votre association. En espérant vous rencontrer prochainement... "

T...H...

 
 
 
En guise de conclusion
 
 


Y aura-t-il des réactions d'adhérents à mes propos introductifs et à ce témoignage de quelqu'un qui voudrait nous rejoindre d'une façon ou d'une autre. ?
Le Président de Ségou-Breizh

Michel FICHOU.