Mal nourris.


les Maliens ont l'un des niveaux d'instruction les plus bas au monde: on estimait en 1997 que seulement 29,97 % des personnes âgées de 15 à 24 ans savaient lire et écrire (42,27 % des hommes et 10,45 % des femmes). En 1998-1999, un maître encadrait 77 élèves au niveau du premier cycle et le nombre moyen d'élèves par classe était de 70.
Mal nourris, peu ou pas instruits, les Maliens s'insèrent difficilement dans le tissu économique national: 67,5 % des chômeurs ont, au plus, un niveau d'instruction équivalant à six années d'études. La grande majorité de ces laissés-pour-compte est composée de jeunes: à Bamako, 48,3 % des chômeurs ont moins de 25 ans et 68 % moins de 30 ans. Le secteur moderne n'occupe que 10,1 % des travailleurs; les autres sont vendeurs (20 à 30 %), ouvriers (10 à 15 %), employés non qualifiés (9 à 10 %)...
Mal nourris, peu ou pas instruits, sous-employés ou condamnés au chômage, les Maliens sont victimes du paludisme, d'infections respiratoires aiguës, de maladies diarrhéiques, auxquels s'ajoute le sida. Le taux de morbidité lié à cet ensemble de maladies est de 67,4 pour mille en 1997. Le taux de mortalité infantile et juvénile compte parmi les plus élevés au monde : de 112,5 pour mille pour les enfants de 0 à 1 an - la moyenne des PMA étant de 104 pour mille -, la mortalité infanto-juvénile (enfants de moins de 5 ans) s'élève à 237,5 pour mille. Quant à la mortalité maternelle, l'une des plus élevées de l'Afrique de l'Ouest, elle est de 577 pour 100 000 naissances vivantes.
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La manne financière qui le justifie - l'aide publique au développement - est évaluée à 150 millions de dollars entre 1993 et 1999, soit une moyenne de 50 dollars par Malien(ne)
- 17 % du maigre revenu par tête, qui est de 280-290 dollars. Cette aide, qui nous impose tant de compromis et de compromissions, profite aux projets d'investissement et à la coopération technique qui leur est liée; 60 à 70 % de cette somme vont aux programmes économiques et au soutien à la balance des paiements, soutien qui est passé de 15-20 % en 1993 à une moyenne de 8 % entre 1995 et 1998.