|
vendredi soir, le 14, réunion ,à notre domicile, au Pontois
, de la plupart des membres
du groupe pour diverses informations concernant le voyage et le Mali : adresses
utiles ;
matériel à apporter avec soi, prise en charge individuelle
de médicaments collectés par Monique PICHON,
vice-présidente, de tee shirts offerts au Dr CHARTON
par Armor Lux de
Quimper, de ballons gonflables, répartition dans les hôtels
de Bamako et dans les 4x4,
réponses à de nombreuses questions, préparation à
ne pas oublier d'impressions individuelles
de voyage qui seront publiée sur le site Internet de l'Association…
Dès avant le départ, deux problèmes sont signalés,
, auxquels nous serons confrontés à
notre arrivée :
1
- Le docteur MAÏGA, médecin-chef de l'hôpital
de référence de la Commune 5 de Bamako, auquel nous avons
adressé le Container de 3O m3 préparé par Ségou-Breizh,
vient d'être suspendu de ses fonctions à la suite d'une dénonciation
calomnieuse d'un médecin d'une clinique privée l'accusant
d'avoir détourné du matériel de l'Hôpital…
Pas d'enquête
préalable., pas de preuves …
le Ministre de la Santé a ordonné la suspension. Ici, à
La Roche, lors de la dernière Assemblée Générale,
tous les adhérents présents avaient pu apprécier
a
priori sa droiture, son sens de l'éthique professionnelle, son
souci de tous les malades evant être soignés avec ou sans
argent, la Sécurité Sociale n'existant pas au Mali et tout
acte médical étant normalement payant …
Comment expliquer ces accusations : jalousie ? pressions du milieu malien
où la tradition veut que celui qui possède partage avec
sa famille et avec les plus démunis ? Il devait rechercher un moyen
de transport pour acheminer sur Ségou la part du container qui
lui est destinée et est normalement entreposée à
l'Hôpital ! Il faudra chercher ailleurs !
2 - Par ailleurs, deuxième chose inquiétante : de Ségou,
le fondé de pouvoir Abdoulaye KEITA,
m'annonce au dernier moment que la programmation dont il était
informé depuis assez
longtemps par Jacob DRABO, devra être revue pour
cause de fête de fin du Ramadan le 25
novembre (visites prévues ce jour-là: Cinzana, Minankofa,
Garo, Sirakoro …) ; Voici ce que
je me permets de lui écrire étant son ancien « karamogo
» (maître d'école) :
« La Roche, le 14 novembre 2003.
Mon cher Abdoulaye,
…
Tu m'annonces, seulement hier, alors que tu avais depuis longtemps notre
projet de
programme de voyage (remis par Jacob DRABO) les difficultés de
le réaliser en direction
notamment de Minankofa, Garo et Sirakoro, à cause des fêtes
de la fin du ramadan!
… Est-ce que les gens qui seront en fête ne peuvent pas penser un
moment que la délégation
vient pour leur rendre service à eux, malgré tous les retards,
toutes les difficultés passées... …
Tu sais sans doute que j'ai été dans ma carrière
professeur d'histoire de l'Islam au Maroc (un
de mes anciens élèves, Malki Habib, y est Ministre de la
Jeunesse et des Sports et de
l'Education Nationale). C'est pourquoi j'ai appris à connaître
le Koran et les Hadiths. Au
Maroc, durant les cinq années que j'y ai vécu, l'étranger
était considéré comme le « dif Allah
», (l'envoyé de Dieu). A ce titre là, de vrais musulmans
peuvent-ils, à cause d'une fête
musulmane, ne pas recevoir les étrangers ... d'autant plus qu'ils
y ont intérêt. Dans la sourate 17
«le Voyage nocturne» (AI Isra), n'est-il pas écrit
aux versets 25 et 26: « Allah discerne vos
pensées les plus secrètes. Allah voit si vous faites le
bien. Donne à tes proches ce que ni leur
dois, Donne aux pauvres, aux voyageurs, aux malades... ». Nul n'est
parfait, moi encore moins
que les autres, ; je me suis permis cependant en tant que karamogo de
te rappeler plus haut ce
qui est dit dans le Koran.
…
J'ai un autre problème dont je n'ai pas pu, et pour cause, te prévenir:
je cherche un moyen de
transport de Bamako à Ségou des 9 m3 d'affaires pour Cinzana.
J'ai pris contact pour cela
avec Alfred Sidibé, vais contacter Jean Zerbo... Je cherche évidemment
le moyen le moins
cher possible (et pourquoi pas gratuit! on peut rêver) en sachant
que chaque franc dépensé
vient en déduction de ce que j'on peut apporter aux projets locaux....
C'est pourquoi aussi, il
convient de trouver peut-être d'autres entrepreneurs moins disants.
J'en ai parlé aussi à
Birama KANE avec qui la communication par e-mail est assez pratique… »
Voilà deux problèmes sérieux qu'il nous faudra donc
régler sur place et qui, déjà, font
prendre conscience aux voyageurs qui n'ont jamais été en
Afrique subsaharienne de
différences profondes entre nos cultures respectives, que ce soit
dans la conception du temps
saisi au jour le jour et où des programmations prennent difficilement
place ou que ce soit dans
la mise en œuvre de la justice …
MERCREDI 26 novembre 2003
Voilà quelques jours que nous sommes au Mali et il me semble avoir
quitté depuis de
longues années , une planète pour une autre… C'est comme
si nous avions quitté la Bretagne
heureuse et prospère, aux supermarchés et magasins divers
de toutes natures, regorgeant de
produits de consommation, pour un pays qui conjugue le dénuement,
l'absence souvent
d'objets les plus communs de consommation courante que nous estimons de
première
nécessité, la pauvreté, mais aussi le sens de l'accueil
et de la solidarité. Il me faut reprendre
ici, ne serait-ce que pour ne pas les oublier les faits les plus marquants
des trois derniers
jours .
DIMANCHE 23 novembre 2003

GUIPAVAS-ROISSY 13h. 20 –14 h.35 :vol sans histoire
après un enregistrement des
bagages sans problèmes majeurs, les 50 kilos de fret supplémentaire
accordé par Air France
(Madame Michèle Queilles des services humanitaires) passant normalement.
Un petit
problème se pose cependant à l'hôtesse chargée
de l'enregistrement : chacun des membres du
groupe a pris sur son contingent personnel de 23 kilos alloué par
la compagnie , pour assurer
leur acheminement ainsi que la possibilité d'y inclure un kilo
de médicaments collectés près
des adhérents et deux kilos de tee shirts (don de la société
Armor Lux). Certains d'entre nous
ont ainsi dépassé les 23 Kilos autorisés par passager
plus une tolérance de bagages cabine de
10 Kilos ; d'autres ne les atteignent pas. En compagnie de Monique Pichon,
je propose alors à
l'hôtesse de globaliser les bagages de soute des 15 voyageurs présents.
D'abord réticente, elle
accepte finalement après interventions pressantes de notre part
( aide humanitaire, bénévolat
de tous les membres de la mission, nécessité si non accord
d'ouvrir les bagages pour
abandonner des médicaments…) et après avoir consulté
un collègue d'Air France. Possibilité
théorique donc de 315 Kilos ! L'hôtesse, calculette en mains,
additionne en donnant les poids
individuels à haute voix…. Je la dépasse en rapidité,
par simple calcul mental, face à sa
manipulation de la machine ! Mon passé d'instituteur de classe
de fin d'études , à Ségou, de
1955 à 1958, où j'ai dû apprendre à mes élèves
cette gymnastique mentale tout en l'apprenant
moi-même, m'aura finalement servi, juste retour ?, au bénéfice
des Maliens ! On dépasse
quelque peu le poids total autorisé… Le tout est accepté,
Dieu merci… C'est là un avant goût
de nos discussions africaines à venir !

Les Docteurs Gasnier et Le roux

Salle d'embarquement Guipavas
ROISSY-BAMAKO, vol théorique de 16h. à 20 h.40,
vol sans histoire s'il n'y avait
eu, à laquelle nous avons dû assister , une reconduite des
plus pénibles à la frontière d'un
malien. Ce sans papiers, prostré, à deux rangées
de sièges derrière Andrée et moi, ne cessait
de crier et de supplier : « Allah !!… Tuiez(sic) moi !!… je vous
en supplie ; tuiez moi… Je
ne suis pas malien… Tuiez moi… je suis congolais !… » Ces lamentations
mettant les nerfs à
fleur de peau de tous les passagers, nous y compris, mais surtout des
maliens qui nous
entouraient et protestaient véhémentement, les nombreuses
allées et venues ainsi que
commentaires du Commandant de bord et des personnels se rendant fréquemment
au fond de
l'avion, où se déroulait ce drame humain… tout cela a retardé
le décollage d'au moins une
heure… Nous avons assisté là à une triste image de
la France…l'expulsion musclée par
plusieurs policiers français d'un homme certes sans papiers au
milieu de ses propres
compatriotes regagnant leur pays soit pour des congés, soit après
des séjours «dits de tourisme
ou de court séjour » avec visa régulier délivré
par le Consulat de France à Bamako, dans des
conditions de sélection voire de favoritisme d'une toute puissante
administration française sur
le travail de laquelle on peut légitimement s'interroger !
MARDI 25 novembre 2003
Ce matin, depuis « le petit jour » jusqu'à 14 heures,
nous étions tous à Cinzana dont
dépendent les villages de Minankofa et Garo. Accueil chaleureux
à Cinzana où , malgré la
fête du ramadan, le maire, Jean-Marie KEITA , nous a reçus
officiellement .
De premières rencontres de travail ont pu se tenir spontanément
: médicaux du groupe - sauf les docteurs Charton et Le Roux restés
à Bamako pour d'autres travaux- avec infirmier et pharmacien
locaux ; enseignants de notre groupe avec directeurs des établissements
scolaires (primaire et secondaire) de Cinzana. Dans tous les domaines
concernés des échanges futurs sont prévus ; l'est
également la mise sur pied d'une bibliothèque. La base de
départ en sera tous les divers romans collectés pour le
container.
Photos du maire lors de son discours d'accueil, du président répondant,
des groupes
1) de médicaux 2) éducation.
Visite des villages de Minankofa et Garo pour examen du puits ( impression
plutôt satisfaisante pour la partie réalisée…) et
surtout vœux de bonne fête et salutations aux dougou-tigui (chefs
de village ) : des examens médicaux pratiqués sur place,
une assemblée Générale de Sini Niesigui Ton, notre
Association locale partenaire prévue pour les jours à venir…

- Reunion autour du maire du Village de Cinzana

Vue générale de Minankofa

- le puits

- Le Château d'eau

- Garo : Mosquée

- Garo : dougou tigui

Réception vestibule
MERCREDI 26 novembre 2003
Je suis en ce moment dans une case du Centre Gabriel Cissé de Ségou:–il
est bientôt
13 heures-. J'attends que Jacob Drabo vienne me chercher pour déjeuner
: celui-ci est venu
l'an dernier passer une huitaine de jours à La Roche . Quelques
adhérents et membres du
bureau (avec lui nous avions eu une réunion de travail chez notre
vice-présidente, Elisabeth
Thomin) le connaissent. Je suis resté seul à Ségou
pour y régler des problèmes de
l'Association, Andrée étant partie ce matin aux aurores
(le jour s'est levé vers les 6 heures,
comme à peu près tous les jours…) pour accompagner les autres
membres du groupe vers
Mopti, puis le pays Dogon et enfin Djenné… Les membres de Ségou-Breizh
qui voyagent et
font des rencontres très utiles pour l'avenir, sont ravis, ou tout
au moins le disent…
Aujourd'hui, fin de sieste maintenant que j'écris, après
le repas : riz sauce arachides,
un peu de viande, quelques « alocos » (fines tranches de banane
Plantin frites)… Dehors :
environ 35 degrés à l'ombre. Heureusement que la nuit, la
température tombe entre 20 et 25…
Il est seize heures et le fondé de pouvoir de Ségou-Breizh,
mon ancien élève Abdoulaye Keita
doit venir me chercher pour la suite des diverses rencontres…
……..
La partie du conteneur destinée à la région de Ségou
y est enfin parvenue après bien
des péripéties ; On vous racontera,… Le pharmacien de Cinzana
est déjà venu ce matin à
Ségou chercher des médicaments apportés pour les
remettre au dispensaire … Un professeur,
Firmin Coulibaly, sera sans doute là demain pour la partie livres
et fournitures scolaires ; les
imprimantes canon et le matériel informatique commencent à
être remis à leurs
destinataires…
Photos des cartons du conteneur, de la fourgonnette pour le transport
.. J'allais oublier de noter notre visite ce matin en compagnie de Monique
Pichon au
chirurgien ophtalmo de l'hôpital de Ségou, le docteur Banou,
dont les besoins en
interventions diverses sont très importants et qui réfléchit
déjà avec son administration de
tutelle à la passation d'un protocole pour officialise et cadrer
les interventions à venir…
JEUDI 27 novembre 2003
8h.30 : entretien avec Abdoulaye KEITA, un de mes anciens élèves
et fondé de
pouvoir au Mali de Ségou-Breizh. Il est directeur d'école
à la Paroisse de Ségou : un
musulman, directeur d'une école privée catholique, exemple
s'il en est de la tolérance et de
l'acceptation de l'autre avec ses différences ! Peut-on simplement
imaginer un instant pareille
chose en France et surtout en Bretagne ?
9h.
Nous nous rendons à SIRAKORO, avec le véhicule du directeur
régional de la Santé mis à notre disposition. Long
palabre sous l'arbre de la place centrale et à l'ombre de la mosquée.
Y assiste la majeure partie du village, hommes, femmes et enfants dont
au moins un représentant de chaque famille. Y participent, les
Conseillers du chef de village et l'imam entourant le « Dougou Tigui
» Samou TRAORE que nous avions déjà rencontré
lors de ma dernière visite en janvier…
La réalisation d'un puits sans clôture et portail métalliques
, avec participation financière des villageois pour un montant
de 200 000 CFA et la signature d'un protocole définissant les engagements
des parties sont décidés. Le document que je
vais rédiger sera examiné avec les protagoniste, dont l'entrepreneur
de Pelengana, Salifou COULIBALY, le lundi 1er décembre.
Photos de Samou Traoré et A.Keita ; des sages ; des femmes, des
enfants…
11 h. réunion tripartite entre Jacob Drabo, responsable ecclésiastique
de la Base des
Artisans, Raphaël Coulibaly, son directeur et moi-même. A ce
dernier je fais part de la
satisfaction de Jean Pichon, membre de l'Association et mari de la vice-présidente,
qui
travaille dans les Travaux Publics en Bretagne et a particulièrement
apprécié la qualité des
matériaux, le montage métallique du château d'eau.
Avec le « wari tigui »( littéralement, chef
de l'argent.), Etienne Dupré, trésorier adjoint de l'Association,
ils ont cependant déploré la
non finition de l'ouvrage décidé depuis bientôt un
an, la production tardive de facture souvent
réclamée, l'absence de margelle de protection, de l'éolienne,
l'insuffisance de la capacité du
château d'eau prévue pour 3 m3. Insistant sur tous ces points
qui ôtent de la crédibilité à la
capacité de respecter les engagements pris, j'y ajoute un autre
point du contrat qui n'a pas été
respecté : l'engagement de former deux personnes des villages qui
assureront la maintenance
de l'ensemble .
Raphaël, tout en les expliquant, reconnaît ces manques et signera
une
attestation d'achèvement complet et de mise à jour (réserve
de 3m3) des travaux pour la
fin décembre . Si la réalisation dépassait la date
du 15 janvier, une pénalité journalière de
20000 CFA par jour de retard sera appliquée.
Photos : vue de l'éolienne en construction ; des pièces
du « moteur »
16h. entretien, au sujet notamment de l'aspect administratif de la construction
de
l'école, avec Birama KANE, conseiller pédagogique de l'Inspecteur,
directeur du C.A.P.
(Centre d'Aide Pédagogique ) de Markala dont relèvent la
commune de Cinzana .et par
conséquent les villages de Minankofa et Garo qui en font partie.
VENDREDI 28 novembre
- 8h.15 : à la mairie de Cinzana, rencontre avec le maire, Jean-Marie
KEITA à
qui je présente un diaporama des photos prises le 25 novembre précédent,
expose en détails ce
qui a été déjà fait , au niveau du puits,
certaines difficultés rencontrées et en passe d'être
réglées. Suit une discussion approfondie sur la suite du
projet ainsi que des incertitudes liées
notamment à la participation, jugée insuffisante jusqu'à
présent, des villages concernés.
- 9h.15 crevaison sur une souche de la piste très rétrécie
d'un pneu du véhicule
de Jacob DRABO qui nous pilote,, après que nous soyons passés
par Garo. Nous nous
trouvons encore à une assez bonne distance du village de Minankofa
; Marche assez pénible
avec Yacouba KODIO, adjoint au maire et délégué par
celui-ci pour notre prochaine réunion.
Heureusement Marcel Dao, secrétaire de l'Association Sini Niesigui
Ton, vient me chercher
et m'amène sur le siège arrière de sa moto !
- 9h.30- 13 h. Salutations rituelles, point sur le puits et l'engagement
du
directeur de la base des Artisans de Ségou, présentation
des possibilités pour la réalisation en
deux tranches de l'école à deux classes, discussions sur
la participation à la réalisation de la
première tranche de l'Association locale qui au départ ne
s'élève qu'à 200 000 CFA…Les
débours minima pour deux enseignants payés chacun à
35 000 CFA/mois seront de 840 000
CFA/an ! S'ils ne peuvent participer que pour 200 000, c'est qu'ils ne
pourront pas payer les
maîtres de leur école communautaire. Inutile donc d'envisager
la construction… S'ils ne
peuvent pas le faire, on s'arrêtera au puits ; nous resterons bons
amis, mais on s'orientera vers
un autre village pouvant participer et assurer le suivi ; le maire le
choisira…
- « Pour réaliser le projet d'école, il faut regarder
en avant, tous ensemble
comme si la réalisation du projet était de l'autre côté
du fleuve : certains d'entre nous ne
savent ni nager ni pagayer ; la barque trop chargée peut couler
au milieu du fleuve… Nous
devons tous ensemble, les gens de Minankofa, de Garo, de Ségou-Breizh,
apprendre ce que
nous ne savons pas, apprendre à nager, à pagayer, profiter
des qualités les uns des autres pour
avancer, en pensant aux enfants dont l'école attend de l'autre
côté du fleuve … Pour nous
tous, nous devons travailler et ne pas attendre seulement de l'assistance,
mais conduire la
pirogue, même si c'est très dur… » Voilà en
substance le discours que j'ai lancé dans la
discussion lors de ce long palabre !
- Discussions, échanges nombreux, parfois vifs entre participants…
Finalement, le Président de Sigui Niesigui Ton dit qu'il ne faut
pas construire l'école
ailleurs, qu'ils participeront à hauteur de 800 000 CFA, soit les
200 000 initialement
proposés plus , à évaluer financièrement par
l'entrepreneur et venant en déduction du devis
initial, du sable et du gravier déjà récoltés
par les Bozos dans le Bani et transportés par les
villageois de Minankofa ainsi que des journées de main d'œuvre
également à évaluer… Je
rencontrerai donc à ce sujet l'entrepreneur Jean-François
DIAKITE et établirai un protocole
qui sera signé par le maire de Cinzana, les chefs de village concernés
, le Président de
l'Association, l'Entrepreneur, moi-même et Abdoulaye KEITA.
Les échanges portent alors sur des possibilités de tourisme
équitable qu'ils mettraient en
place à Minankofa et de pêche communautaire à Garo
débouchant sur des revenus
substantiels pour l'Association locale. Un devis pour l'achat d'un grand
filet sera établi et
sans m'engager plus avant, je déclare que je le proposerai aux
milieux bretons de la pêche.
- Pour clôturer cette longue demi-journée sont remis au Président,
des ballons
gonflables pour les enfants et des casquettes et tee-shirts offerts par
Armor Lux.
- Photos : illustrer tout le passage ci-dessus de photos du palabre :
Kodio
Yacouba, vue d'ensemble, tee shirts…
SAMEDI 29 novembre
Toute la matinée, j'attends en vain la visite qu'il m'avait annoncée,
de Firmin SIDIBE, directeur de l'enseignement privé… L'an dernier
déjà, il m'avait annoncé une lettre, que j'attends
toujours, pour son homologue de QUIMPER ! En ayant parlé à
MGR GUILLON, évêque du Finistère venu à mon
domicile rencontrer Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako,
je les avais entretenus de cette lettre attendue et avais reçu
de Mgr Guillon l'assurance de son appui près de son responsable
diocésain…
Après-midi, 15 h. rencontre très cordiale
avec l'Inspecteur , directeur du C.A.P. de Markala et
de son Conseiller Pédagogique, Birama KANE.
16 h. Mustapha MAÏGA, directeur du journal le Ségovien vient
me faire savoir que, par suite
d'imprévus, il préfère une rencontre ultérieure
à la quelle il ne viendra d'ailleurs pas !
DIMANCHE 30 novembre
A 10 h. rencontres avec Firmin SIDIBE accompagné de son ami, le
Docteur Balou. A qui je
rappelle l'urgence de l'établissement d'un protocole.
A 11 H. attente vaine de Mustaph' Maïga.
A 16 H. le Directeur du CAP de Markala et son conseiller Pédagogique
viennent me
remercier pour l'imprimante et quelques livres de documentation pour les
maîtres. Birama
KANE souhaiterait notre intervention et notre aide pour aider une association
de femmes à
créer un jardin d'enfants à DIORO ; Il nous fera parvenir
sans garantie aucune de notre part
un devis. (A noter que Markala est jumelé avec la ville de la Flèche.)
LUNDI 1er décembre
- 9h. Signatures d'un protocole avec Salifa Coulibaly, entrepreneur à
Pelengana, village contigu à Ségou, pour la construction
du puits de Sirakoro. Celui-ci sera
achevé pour le 15 février, date butoir, donnant leu le cas
échéant à des pénalités de 20 000
CFA par jour de retard.
- Tri et distribution du contenu du Conteneur…
- Qq photos du Conteneur
- 11 h. Visite au Proviseur du Lycée Cabral piloté par son
ami et ancien élève,
l'abbé Dieudonné FORO et annonce d'une imprimante.
- Photo du proviseur
- Vers 17 H. Arrivée de DJENNE des voyageurs de Ségou-Breizh.
Tous, qui
profitent du confort bien mérité de l'hôtel «
l'Auberge », sont ravis de la découverte des
paysages et d'une certaine approche des cultures maliennes, et cela malgré
la fatigue due à la
chaleur, aux marches dans le pays Dogon, à la navigation en pirogue,
à la visite de Djenné,
ville certes placée au patrimoine mondial de l'humanité
mais particulièrement sale au
jugement de tous….
- Qq photos à l'Auberge
MARDI 2 décembre
9 h. Signature d'un protocole pour la construction de l'école de
Garo-Minankofa avec
Jean-François DIAKITE, entrepreneur qu quartier Médine de
Ségou. La participation des
villageois en fourniture de gravier, sable et main d'œuvre est estimée
à près de 800 000 CFA.
13 h. départ pour Bamako de ceux qui ont fait étape à
Ségou ; sur le chemin du retour ,
certains manifestent déjà un certain regret devant ce départ
proche, la brièveté du séjour et
tout ce qu'ils auraient aimé encore découvrir et poursuivre
comme contacts.
MERCREDI 3 décembre
8 h. départ d'Andrée et moi-même pour Minankofa-Garo,
accompagnés de J-F Diakité et
d'un de ses fils qui conduit les travaux de l'entreprise, lui-même
étant mal voyant.
On récupère au passage à Cinzana Marcel Dao. Arrivés
à Cinzana, après avoir salué le
dougou Tigui, nous nous rendons, accompagnés notamment de Bertrand
TRAORE, ancien
élève et conseiller du chef de village, sur les lieux réservé
à la construction de la future école.
Non loin de là, à une petite centaine de mètres un
berger Peuhl accompagné d'un jeune
garçon, surveille son troupeau . Nous échangeons quelques
salutations, ayant garé la voiture,
une Mercedes « au revoir la France » que nous a prêtée
Jacob DRABO, à l'ombre et à
quelques mètres de ses bœufs

A l'endroit où doivent s'élever les deux classes, plus proche
de Minankofa que de Garo et en pleine campagne, un petit tas de sable
nettement insuffisant ; pas de gravier ;.Les somonos musulmans disposent
à Garo de matériau suffisant, mais le transport annoncé
et qui devait être réalisé par les gens de Minankofa
n'est pas effectué !
Il est alors question de latrines, omises dans le devis, de délimitation
exacte du terrain affecté
à l'école et prévoyant extension future possible,
clôture, jardin scolaire, terrain de sport ouvert
à la population, construction de logements pour les maîtres,
puits à petite dimension…. Tout cela sera réalisé
par la population ou fera l'objet de tranche de travaux ultérieures,
quand cela sera possible … Ne pas oublier l'équipement en tables
bancs, tableaux, armoires de rangement….
Des devis seront demandés, par Jean-François D. près
de fabricants qu'il
connaît, par Marcel Dao à la Base des Artisans de Ségou.
… Les travaux débuteront dès que
le matériau promis sera sur place et après rencontre entre
l'entrepreneur et Sini Niesigui Ton
prévue le samedi suivant 6 décembre…
A Garo, l'accueil, malgré l'absence de nombreux habitants occupés
aux champs ou à la
pêche, l'accueil est toujours aussi chaleureux : le chef de village
se déplace(photo) ; nous
rencontrons une assistante sociale ambulante(photo) venue en vélomoteur
de Cinzana, pour
pratiquer de l'alphabétisation en somono ; quelques pêcheurs
viennent à notre rencontre et
nous entretiennent de leurs difficultés à acquérir
du matériel de pêche (photos sous
l'arbre :filets de pêche); les enfants nous font fête ; puis
nous sommes conduits au petit port
sur le Bani après une descente sur une pente abrupte sur laquelle
j'effectue un rouler bouler
sans grâce aucune ; nous y observons avec intérêt quelques
pirogues (sans moteurs cela va
sans dire) sur les trente sept dont dispose le village, de rares nasses,
des filets à réparer un
amoncellement de petits poissons, que nous destinerions en France à
de la friture (nombreuses
photos des bords du Bani)…
Je ne puis m'empêcher de penser en comparaison aux équipements
impressionnants des ports du Sud Finistère comme ceux du Guilvinec,
de Concarneau : que je souhaiterais que les pêcheurs bretons découvrent
ce dénuement et cette dignité manifestée par les
pêcheurs Somonos… Ceux-ci souhaiteraient se voir dotés de
filets à grande dimension pour la pêche collective qui alimenterait
pour partie la caisse de l'Association, complément non négligeable
aux ressources apportées par la vente des produits du maraîchage…
Au chef de village et quelques pêcheurs présents sous l'arbre
à palabres au centre du village, non loin de la petite
mosquée en banco dont la pointe est brandie vers le ciel, nous
ne promettons rien mais signifions que nous présenterons un dossier
à des organismes de pêche bretons en espérant que
la solidarité, entre gens exerçant la même profession,
jouera en leur faveur…
Retour sur Cinzana où nous découvrons l'infirmier en pleine
consultation, la salle d'attente
extérieure faite de piquets soutenant un toit en paille. (photos
de la consultation, des
personnels, des affiches) Nous rendons visite aux chefs d'Etablissements
scolaires dont les
cours comme toute la périphérie des villes au Mali sont
jonchées de restes de sacs en
plastique.;(vue d'ensemble Et. Scolaire) La bibliothèque où
règne un capharnaüm certain
nous est ouverte à ma demande pour cette visite impromptue…(vues
extérieur et intérieur
bibliothèque) Le pharmacien est absent, mais son épouse
nous fait découvrir la pharmacie où
vendeuse et médicaments sont protégés par un grillage
qui permet de voir cependant des
médicaments divers dont beaucoup sont proposés à
l'unité…(deux photos) A la mairie, le
maire nous fait savoir que lettre de remerciement et récépissés
divers pour tout le matériel
affecté à Cinzana sont en préparation… Là,
comme presque partout ailleurs, comme je suis
affublé du nom (diamou) supplémentaire de Coulibaly, cela
donne lieu à de surprenantes
joutes de cousinage. Cela consiste , après échange de diamou
(nom) et de togo (prénom), à
s'insulter, se traiter des qualificatifs les plus péjoratifs… pour
finalement éclater de rire en se
tapant dans la main ! Ce serait une coutume dite de cousinage permettant
aux gens d'ethnies
différentes, souvent rivales par le passé, d'exercer une
sorte de rite de défoulement, véritable
catharsis, qui manifeste à tous que le passé est oublié
!
JEUDI 4 décembre (Ségou)
- matin : rencontres avec le commerçant Haïdara qui a le monopole
local des
articles de pêche et nous prépare une facture pro forma,(deux
photos) puis avec une
bretonne, Madame Heliès originaire de Brest dont le mari travaille
à l'Office du Niger et qui,
gérante du magasin d'objets de l'artisanat africain, nous propose
gentiment de servir, si
besoin est, de boîte aux lettres informatique pour l'Association.
Un message est
immédiatement transmis au Comité de jumelage d'Angoulême
pour leur faire connaître que,
ayant entrepris des négociations avec la section ophtalmo de l'hôpital
de Ségou, nous ne
voulons en aucune façon marcher sur leurs plates-bandes. … C'est
ensuite une rencontre avec
Firmin SIDIBE, directeur de l'enseignement diocésain qui me remet
une lettre pour son
homologue quimpérois : si des matériels divers, utiles,
étaient collectés à leur intention, y
aurait-il place pour eux dans le Conteneur que doivent préparer
les Etudiants de l'I.U.T.
d'Evry ?
- 17 h. Remontée vers la Pension « le Séguéré
» à Bamako dans le véhicule
4X4 de Jean ZERBO. Arrivée vers 20 heures passées.
- (nombreuses photos du Séguéré)
VENDREDI 5 décembre (Bamako)
11 h. 30. Rencontre des plus simples et des plus cordiales avec Madame
l'épouse du
Président de la République A.T.T., qui a pris la succession
de son mari pour suivre la
destinée de la Fondation pour la mère et l'enfant…. Que
l'on est loin de la rigidité du
protocole Français. ! J'essaierai, en vain, en l'absence de l'Ambassadeur
de France, de
rencontrer son premier Conseiller…(3 photos Mme ATT assise, debout, avec
Président)
Madame A.T.T. est une femme qui sait écouter, très vite
déclare soutenir notre action, et
souhaite qu'un protocole puisse être établi entre l'Hôpital
du Luxembourg de la Fondation
et Ségou-Breizh. (photo de l'entrée hôpital du Luxembourg)A
ma question de savoir si je dois
annoncer aux adhérents de S.B. que le Docteur Maïga est un
voleur, c'est le directeur de la
Fondation qui répond « ce n'est alors qu'un voleur de cœurs
» ! qu'il sera appelé à d'autres
fonctions plus importantes.
Madame l'épouse du Présidente , pour soutenir notre action
et attirer l'attention bienveillante
des autorités administratives françaises écrira à
L'Ambassadeur de France à Bamako, au
Ministre des Affaires Etrangères, aux Présidents des Conseils
Régional et Départemental. Une
lettre personnelle de soutien, en plus des ampliations des différents
courriers, me sera
également adressée.
SAMEDI 6 décembre
Journée de détente où Andrée, Bernard Charton,
Paul Gasnier et moi-même partons visiter le
village d'origine de Békaye Coulibaly, Tijiana. C'est là
l'occasion de réaliser un véritable
reportage photographique sur un village de brousse très isolé..
Nous découvrons aussi dans
une case un de ces tirailleurs dits « sénégalais »
qui a fait la dernière guerre puis l'Indochine.
Il est le seul revenu vivant du village d'où étaient partis
défendre la France quelques dizaines
de soldats. Plein de dignité, il nous salue, puis nous montre son
certificat de bonne conduite,
sa carte de combattant, ses relevés de versement par la Paierie
de France… J'ai brusquement
honte d'être français. Par mois, il reçoit moins de
5000 CFA, 50 Francs français, bref
quelques 7 Euros…(Photos du tirailleur, du certificat de bonne conduite,
du livret militaire, du
reçu semestriel)
Nous reprenons la piste de latérite rouge en relativement bon état
et dépassons une 403
Peugeot à plateau, chargé à mort de bois de chauffage…
Comment peut rouler le véhicule ?
La désertification , nécessaire pour assurer la cuisine,
avance. (deux photos du camion)
C'est alors la visite détaillée du gros village de Diarakoroba,
sur la route de Sikasso… Le
véritable marché africain, pas fait pour touristes, où
s'interpellent bouchers aux étals couverts
de mouches, marchandes de poissons séchés, de beignets,
de calebasses, de fruits et légumes
les plus divers, de fripes, réparateur de postes de T.S.F, Comme
partout au Mali, absence
totale d'agression, de mendicité, salutations courtoises, qui,
si l'on peut passer au cousinage,
finissent par de grands éclats de rire.. (photos choisies du marché)
Retour sur Bamako : deux boys moteurs, agrippés sur le toit d'un
fourgon chargé en hauteur
d'une impressionnante montagne de charbon de bois, risquent à tout
moment d'en
accompagner la chute du côté où tout le véhicule
penche de façon inquiétante…(trois photos)
Enfin en soirée, c'est une soirée Djumbe dans une boîte
obscure où ne doivent pas se risquer
habituellement de blancs. Accueil chaleureux.. Très bon rythme
du batteur de Djumbe
accompagné d'une Cora électrique et qui donnent le ton à
des griots déchaînés. Dommage que
le nombre de décibels produits soit vraiment élevé…
|
|